mardi 24 mai 2011

Affaire Strauss-Kahn : une justice sous influence médiatique.


Les médias me dérangent au plus haut point lorsqu'ils s'érigent en juges et tribunaux sans rien connaître d'une affaire. ils sont porteurs de graves préjugés.


Chacun d'entre eux a sa version de ce qui doit être dit et qu'il présente en vérité première. Pratiquement aucun journaliste ne fait appel au bon sens et au temps judiciaire nécessaire à la commission d'une enquête sérieuse.


Les influences sur le tribunal - le vrai - risquent d'être dévastatrices car les jugements seront portés par un jury populaire qui aura été passablement influencé par le déchaînement de la presse sur Dominique Strauss-Kahn.


En France nous avions une justice lente mais sereine. Elle est en train de disparaître avec l'introduction d'un jury populaire ainsi que la suppression du juge d'instruction de nos tribunaux. C'est l'avis de l'un de nos plus grand juriste français : Me René Badinter qui s'est exprimé ce dimanche sur France 2.


Je plaide, moi aussi pour la plus grande retenue en ce qui concerne la présomption d'innocence d'un homme que je crois innocent tant qu'il n'a pas été démontré par la justice qu'il est coupable.
Le lynchage médiatique dont Dominique Strauss-Kahn est victime me fait honte pour la profession de journaliste que j'ai exercé.


Combien d'entre eux se sont demandés si leur propension à présenter Dominique Strauss Kahn en présumé coupable immédiatement après la diffusion de l'information de son arrestation, était  due au fait que la présumée victime soit une femme de ménage noire, vivant seule avec un enfant.


Tout cela contre un homme qui apparaît comme nanti, puissant et qui est présenté par la police américaine, dans une position dégradante pour lui,  et comme pouvant avoir commis les faits qui lui sont reprochés.


Encore une fois, on préjuge en sacralisant la parole de la présumée victime et les allégations de la police sans se demander quelle est la valeur de la parole d'un homme qui se dit innocent.


Mais ce qui me dérange encore plus, c'est lorsque l'un des plus grand hebdomadaires d'information au monde, considéré comme sérieux, se permet de faire sa première page en présentant un porc à la une avec un titre très dégradant pour l'homme qui est accusé.


J'ai beaucoup de mal à comprendre ce déchaînement la haine à propos d'un homme. 
Et s'il est innocent, il sera lui aussi de toutes façons une victime.

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